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Jean-Marie Ravel d’Estienne : Le Coq Toqué

Le Coq Toqué a su se faire une place dans l’univers de la boisson avec une offre de jus de fruits et de cidres Bio, riche et surprenante. Rencontre de Jean-Marie Ravel d’Estienne, l’un des fondateurs de la marque.

26/02/2022
rédigé par Christophe Hamieau

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Jean-Marie Ravel d’Estienne : Le Coq Toqué

26/02/2022
rédigé par Christophe Hamieau

Le Coq Toqué a su se faire une place dans l’univers de la boisson avec une offre de jus de fruits et de cidres Bio, riche et surprenante. Rencontre de Jean-Marie Ravel d’Estienne, l’un des fondateurs de la marque.

Une histoire d'amitié

Jean-Marie Ravel d’Estienne et Timothée Lecoq se connaissent depuis 20 ans. Ils ont fait leur école de commerce ensemble, époque durant laquelle ils ont « toujours partagé des valeurs communes comme la convivialité. On se faisait des restos dès qu’on avait un peu de sous, on se partageait les bonnes adresses, et quand on faisait des bouffes à la maison on était les seuls à cuisiner dans la bande de copains », rapporte Jean-Marie. « Puis on s’est perdu de vue, j’ai travaillé dans le vin en Grande Bretagne et en Chine pendant que lui était au marketing d’une grande marque de maroquinerie », poursuit-il.

En 2014 ils se retrouvent un matin sur les grands boulevards à Paris. Les deux Normands espèrent se régaler d’un jus de pomme. « On l’a trouvé infâme, indigne de notre Normandie, moi de la région du Mont Saint Michel et lui de Rouen, et on s’est dit qu’on pouvait en faire un bien meilleur que cela ! ». Il n’en fallait pas plus pour que Lecoq devienne Le Coq et qui plus est Toqué, « un nom qui permet de mettre en avant le Made In France, avec la double signification de la toque : les bons ingrédients français et normands comme les deux fondateurs ainsi que leur coté un peu foufou », s’amuse Jean-Marie.

 

D’ailleurs il paraît que l’entreprise n’a pas été montée en suivant un business plan très sérieux, mais plutôt avec l’idée de se faire plaisir et de partager. Ainsi, après quelques essais, les deux amis ont franchi le pas et acheté une ferme cidricole en Normandie, le Clos d’Orval près de Villers-Bocage. « L’idée était de respecter le travail fait auparavant par les anciens propriétaires et de le moderniser. Ils nous ont vu en bons Parisiens et ils nous ont accompagné les 2 premières années. Depuis nous l’avons converti en Bio pour produire pommes et poires. Aujourd’hui nous sommes de vrais agriculteurs, on passe régulièrement du siège de bureau à celui du tracteur », rapporte Jean-Marie

De leurs 20 ha ils tirent entre 150 et 300 tonnes de pommes, ce qui leur suffit pour produire leur cidre et leur poiré. Le reste est revendu à d’autres transformateurs. Pour le jus ils se fournissent ailleurs, ayant choisi les pommes à couteau comme base. « Nous ne voulions pas de pommes à jus comme ce qui se retrouve dans la plupart des produits industriels. Nos pommes, plus petites, ne contiennent pas beaucoup d’eau et offrent donc des arômes bien plus concentrés », se félicite Jean-Marie.

Le Coq Toqué propose ainsi une belle gamme de jus de pomme. A pulpe ou filtré, aux fruits (cassis, cerise griotte, fraise), aux épices (vanille Bourbon, cannelle, basilic), avec infusion de menthe verte et des séries limitées en fonction des saisons.

 

Le goût plus que le coût

Le succès au rendez-vous, les clients ont demandé d’autres jus que de la pomme. « Alors nous sommes sortis de notre Normandie pour aller dans les terroirs d’origine les plus proches et les plus qualitatifs. Choisir des tomates, des poires, du romarin en Provence, de l’abricot en Roussillon. Et quand il n’y a pas de production en France comme pour l’orange sanguine, le choix s’est fait sur la Sicile, même s’il était possible de trouver moins cher ailleurs. On recherche le goût plus que le coût », explique Jean-Marie. Autre preuve s’il en fallait une, pour les recettes, un vrai travail est fait sur l’acidité ou les tanins. Les abricots sont par exemple récoltés en légère sous maturité afin de garantir l’acidulé pour un jus plein de fraîcheur et de complexité, non écrasé par une grosse teneur en sucre. Et pour le jus de tomate, la recette a joué sur la salinité naturelle du romarin et permis de baisser ainsi drastiquement la quantité de sel ajouté.

 

Une vision des produits qui n’a pas échappé à Richard Vins & Spiritueux qui accompagne désormais la marque. « Les premières années on travaillait en direct avec 1 200 clients de tous les secteurs. C’était très compliqué de gérer à trois la logistique, la compta, la relance, etc. Si on avait envie de faire grandir l’entreprise, il était nécessaire de passer par un distributeur. On a décidé de rechercher ceux qui possédaient un catalogue avec des produits comme les nôtres et la qualité de service qui va avec », confie Jean-Marie. Et comme le hasard accélère parfois les choses « un jour nous avons rencontré Mr Richard et sa fille au salon Potel & Chabot. Ils ont découvert nos jus, ont été intéressés et nous avons commencé par proposer une petite gamme de 3 produits », poursuit-il.
Aujourd’hui le jus de pomme pulpe, l’orange sanguine, la poire Williams, l’abricot du Roussillon sont au catalogue. Ils vont prochainement être rejoints par l’ananas pain de sucre du Togo, le jus de pomme & fraise, le pomme vanille, le pomme basilic, le pomme menthe verte et le cidre brut en format 33cl.

 

« Nous sommes vraiment fiers et heureux de collaborer avec Richard Vins & Spiritueux. Ils n’avaient pas besoin de nous et n’ont pas hésité à placer le Coq Toqué aux cotés de grandes marques historiques », savoure Jean-Marie. « Cela nous a bien sûr apporté une caution qualitative mais aussi une force de frappe commerciale avec une profondeur de réseau que nous n’avions pas. Au-delà de ces faits, nous apprécions également cette relation de partenariat. Nos équipes commerciales travaillent main dans la main sur le terrain. De fait nous avons le sentiment de travailler avec des personnes qui connaissent et aiment nos produits, ce qui est très appréciable », renchérit-il.

Et tout cela le conforte sur le choix qu’il a fait un matin, il y a quelques années, avec Timothée de vouloir créer un meilleur jus de pomme. « Et encore plus quand je suis sur notre verger, avec sa petite rivière qui coule au fond, avec ses arbres et tout son écosystème, qui fait que tôt le matin j’ai la chance d’y apercevoir des chevreuils dans la brume matinale ».

Et il compte bien aller encore de l’avant, en suivant la même voie, « inspiré par les gens qui l’entoure, un grand père haut en couleurs, certains grands Chefs, les arboriculteurs dont nous avons repris le verger, tous ces gens simples et travailleurs ».

 

Parmi ses objectifs, lui qui aime le sucré-salé, « comme le caramel au beurre salé sur des crêpes ou des pommes au four, avec un cidre ou un jus de pomme pour les plus jeunes », c’est de convaincre les gens d’associer le cidre à des moments de consommation autres qu’en crêperie ou pour la Chandeleur et l’Epiphanie. « Un beau cidre se marie très bien avec les fromages normands. Et un très bon poiré brut avec des fromages de chèvre ou brebis, mais aussi des desserts au chocolat noir intense », explique-t-il avec gourmandise.

Quant à l’autre moteur du Coq Toqué, l’innovation et la création, elles nous annoncent du pétillant plein de saveurs étonnantes et peu sucré. « Une recette à base d’eau pétillante associée avec un jus de pomme et l’ajout d’ingrédients secondaires comme de la fleur de sureau, du gingembre, de la framboise », confie Jean-Marie très impatient de la faire découvrir !