Pas d’oxygène pour conserver la pureté du fruit des vins jeunes

Vous savez, la capsule à vis permet une étanchéité parfaite. Aucun contact avec l’oxygène ! Rien de tel pour conserver le fruit et la fraîcheur des vins légers, qu’on boit dans leur jeunesse. Blancs secs et frais, rosés, rouges légers et croquants …

Et pour les vins de garde ?

Le fait qu’il n’y ait aucun passage d’oxygène à travers la capsule à vis pourrait être gênant pour le bon déroulement du vieillissement. Quoique… On dit toujours que le vin respire à travers le bouchon. Mais on ne sait toujours pas exactement combien d’oxygène passe au cours des années. Ni comment il contribue à l’épanouissement du vin avec le temps… On se demande même si la principale qualité du bouchon de liège ne serait pas justement son étanchéité.

Un milieu réducteur

Une chose est sûre toutefois : le vin de garde est riche en substances anti-oxydantes, issues du raisin (les fameux polyphénols et particulièrement les tanins, si bons pour la santé !) ou du métabolisme des levures, qui jouent un rôle primordial sur ses capacités à vieillir harmonieusement. On sait aussi que l’oxygène dissous lors de la mise en bouteille et celui présent dans le goulot vont intervenir lors du vieillissement. Que, justement, dans un magnum, la part d’oxygène est proportionnellement plus faible au regard du volume de vin, et que c’est justement pour cela que le vin évolue plus lentement et donc mieux en magnum qu’en bouteille.

Qu’en conclure ?

Finalement, il vaudrait peut-être mieux une capsule à vis un peu trop étanche qu’un bouchon de liège défaillant, même pour des vins de grande garde. Sans doute donnerait-elle peut-être des notes un peu « réduites » au bouquet du vin, mais il suffirait de le carafer ou de l’aérer avant de le boire. D’ailleurs aujourd’hui, on équipe les capsules à vis de joints plus ou moins étanches, justement pour éviter ces goûts de réduit.

Mais, parce qu’on n’a peut-être pas assez de recul pour comparer, bien qu’elle soit utilisée en Suisse et en Australie depuis plusieurs décennies, mais surtout pour ne pas choquer la clientèle, qui est restée très traditionnelle, on n’utilise pas de capsules à vis pour les vins rouges de garde, du moins pas en France. Ce n’est peut-être pas plus mal, du point de vue de l’impact environnemental…

Une progression constante

La capsule à vis représente 33% des bouchages au niveau mondial en 2020 et 32% en Europe. Elle est majoritaire dans les pays du Nouveau Monde, voire exclusive en Nouvelle Zélande. La France, reste en retrait, avec 17,2 %. Mais sa part augmente, au fur et à mesure que les viticulteurs et les consommateurs découvrent ses avantages en termes de commodité, de sécurité et de durabilité.

Car, ne l’oublions pas :  les vins à boire jeunes ont tout à y gagner. Plus de précision dans les arômes, une conservation de la fraîcheur, pas de bouteilles bouchonnées et une facilité d’utilisation pour les vins au verre : pas besoin de tire-bouchon et on rebouche facilement la bouteille entre deux canons !